Ouverture d’une université privée portugaise dans la banlieue toulonnaise, à La Garde ?
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Il faut fermer l’université privée de Toulon – La Garde !Nous avons appris, il y a quelques jours, qu’une université privée (l’Université Fernando Pessoa France - UFPFrance) devait ouvrir le 12 novembre 2012, à La Garde, près du campus universitaire, dans les locaux de l’ancien hôpital public G. Clémenceau, plus précisément dans le pavillon Coste Boyère. Ce dernier était inoccupé suite à la création de l’hôpital sainte Musse et à la réduction du nombre de lits qu’elle a entraînée (voir nos collègues de SUD Santé Sociaux pour plus de précisions).
Le Vice-Président serait Bruno RAVAZ, ancien président de l’Université de Toulon et du Var, ancien directeur de l’UFR droit de Toulon et, par ailleurs, toujours enseignant-chercheur (et donc fonctionnaire d’état) français. Activité qu’il cumule, comme les enseignants de certaines matières ont le droit de le faire, avec la profession d’avocat.
Le responsable du département « santé » serait Jean BOMBIN, Conseiller Général de Toulon et, accessoirement, docteur d’État
en odontologie, maître de conférences des universités et praticien hospitalier (donc lui aussi fonctionnaire d’Etat).
Le parrain ? Un certain Boris CYRULNIK (pas besoin de le présenter...). Celui-ci a régulièrement donné des cours à
l’Université de Toulon et du Var.
Pour l’instant, les formations proposées sont : Sciences de la Santé (Pharmacie...) et Sciences Humaines et Sociales
(Criminologie...) pour contourner le numerus clausus italien (d’où le choix de la banlieue toulonnaise près de la frontière) mais
des projets de Sciences et Techniques sembleraient être dans les cartons. Ce qui mettrait cette université privée en concurrence
directe avec notre université publique.
En effet, n’oublions pas que, depuis la mise en place du processus de Bologne [1], les crédits ECTS (European Credits Transfer System) [2], permettent de valider, dans tous les pays européens signataires, un niveau d’études supérieures qu’il suffit de
convertir, par une VES et moyennant finance, en diplôme d’un autre pays. A travers ce genre d’officine, il y aura donc 2 types
de diplôméEs, ceux-celles qui auront réussi par leur labeur et leurs résultats et les autres qui se seront contentéEs de sortir les
liasses de billets.
Pour positionner l’esprit de l’établissement, une petite citation extraite du site de cette université [3] :
"Si l’Europe de la culture et de l’enseignement n’a cessé de démontrer sa vitalité, il n’en demeure pas moins que perdure, dans
chaque pays de l’Union, des modes d’enseignement ne mettant pas suffisamment l’étudiant(e) au coeur d’un processus
de la marchandisation incontestable du savoir ."
Et, pour les courageux-se-s, plus de renseignements ici :
http://www.ufpfrance.fr/ et ici : http://www.ufpfrance.fr/index.php/universite/
Cette ouverture, sur La Garde, intervient après celle du lycée privé François 1er en 2009 [4], rebaptisé Cours Montesquieu [5] suite à
certains déboires [6]. Bref la commune de La Garde est en pleine progression dans le commerce du savoir et de la connaissances !
SUD Éducation Var dénonce l’idée même de l’existence d’une université privée ainsi que la possibilité que des
fonctionnaires d’État puissent y exercer une activité professionnelle. Si, aux dernières nouvelles, cet établissement ne
devrait pas être ouvert comme prévu en raison de l’opposition des politiques de l’agglomération toulonnaise, nous nous
interrogeons sur le processus, que nous combattons, qui aurait permis d’ouvrir une université privée sans que personne
n’en ait été informé au préalable.
A suivre et à surveiller, donc...
SUD Éducation Var
Section de l’Université de Toulon et du Var
10 novembre 2012
Voir aussi notre communiqué de presse du 14 décembre 2012