Lycées généraux, technologiques et professionnels : des reformes et des projets contre le service public d’Education.
par

Le report à la rentrée 2010 d’une contre réforme du
lycée général répondait à un souci stratégique : faire
taire un mouvement lycéen grandissant et l’inquiétude
des collègues alors que la crise mais aussi les reformes
du primaire, de la voie professionnelle et du supérieur
laissaient entrevoir un horizon agité pour le pouvoir.
Entre mai et juin 2009 paraissaient à la demande du
gouvernement les rapports de M.M. Descoings et
Apparu sur la réforme du lycée. Avant les vacances,
N.Sarkozy puis son nouveau Ministre de l’Education
L.Châtel, réaffirmaient leur volonté de poursuivre cette
"réforme"… Entêtement incompréhensible ?
Non car celle-ci fait partie d’une politique plus globale
qu’ils veulent mener à son terme, contre le service
public d’Education et ses personnels. Dans le primaire,
avec des programmes réactionnaires, la suppression
des RASED, le fichier "base élève"… Dans l’enseignement
professionnel, c’est la généralisation du BAC pro
en trois ans après une pseudo expérimentation d’un
an avec une remise en cause de la qualité de la formation
et la suppression de milliers de postes. C’est bien
l’avenir de l’enseignement professionnel public qui est
posé avec cette première partie d’une reforme globale
du Lycée (P2). Dans le supérieur, après plusieurs mois
de mobilisation historique et massive des personnels
et des étudiants, le gouvernement n’a rien lâché
notamment sur la formation des enseignants et les statuts.
Les grandes fédérations en refusant d’organiser la
convergence des personnels du 1er et du 2nd degré avec
le Supérieur portent une énorme responsabilité dans
ce nouveau recul. Mais sur l’ensemble de ces fronts
SUD restera disponible pour reprendre la lutte aux
côtés de ceux qui le veulent. Car, derrière ces réformes
sectorielles, il y une politique cohérente qui vise audelà
de leur objectif prioritaire de suppression de
80000 postes à introduire dans l’Education les critères
de l’économie pure et à détruire les garanties statutaires.
C’est maintenant à l’aune de valeurs telles que la
concurrence, la rentabilité, la compétitivité ou l’efficience
que nous serons bientôt évalués, le tout étant
pour l’Etat de faire fonctionner le système éducatif au
moindre coût, bref : le rendement avant l’égalité, les
quantités avant la qualité !
C’est dans ce contexte que le gouvernement nous a resservi
en juin l’idée d’une expérimentation (comme en
LP !) d’une réforme des lycées dont on ne sait quasiment
rien, assortie d’une liste d’établissements censés
la tester selon des modalités inconnues en juin ! SUD
Education en a demandé immédiatement l’abandon.
Dans le même temps les rapports destinés à alimenter
cette "nouvelle" reforme étaient publiés. Nous revenons
pages 2 et 3 sur les dispositions les plus emblématiques
et souvent les plus dangereuses de ces rapports.
En restant intentionnellement vague dans les objectifs
poursuivis, le gouvernement cherche à éviter une
riposte de la profession, des lycéens et des parents.
Mais il ne faut pas s’y tromper. L’attaque est historique
car elle remet en cause l’idée d’un enseignement
public de qualité et égal pour tous au profit de conceptions
ultra droitières de l’éducation. Face à une telle
détermination, les personnels ne peuvent pas se
contenter de rester sur la défensive [1]. SUD
Education continuera de porter des propositions pour
un lycée démocratique, solidaire et égalitaire. Mais
pour faire reculer ce gouvernement il faut développer
toutes les formes de résistance dans la perspective de
construire avec les AG des personnels en lutte la nécessaire
grève générale de la maternelle à l’université.
[1] Un numéro spécial sur nos revendications pour les 3 lycées
paraîtra en Novembre/Décembre. Sur le site de la fédération
www.sudeducation.org les texte Lycées du congrès 2009 et une
présentation exhaustive des rapports Descoings et Apparu.